Communiqué de l'équipe de l'université populaire autogérée « Ô château dans le Ciel ! » suite à l'expulsion du 4 avril
"Ô Chateau dans le Ciel" (Université populaire autogérée de la Doua) a su profiter de ces quelques jours de soleil afin de concilier simplicité et harmonie, cours de langue et ateliers philo sous tipi, constructions dans les arbres et détente-canapé autour du feu. Cette "expérience politique" a pris fin ce 4 avril, face à l'armada du GIPN, CRS, BAC et autres groupes d'intervention. Faisant fi de la bataille perdue, les occupants parlent déjà de continuer l'expérience.
Une université vivante ou le bonheur d'être et d'apprendre ensemble
Le 3 avril fut une journée d'effervescence au Chateau. Entre 30 et 50 personnes se relaient depuis quelques jours, tant pour la protection du lieu, toujours sous le couperet d'une expulsion très prochaine, que pour assurer la continuité des nombreuses activités proposées par l'université populaire.
En plus d'assurer les ateliers déjà prévues au programme, notamment conversations en langues étrangères, philosophie en tipi et autre projection de documentaire, les habitants y vont aussi de leurs propres initiatives : construction d'une nouvelle cabane en forme de yourte, initiation à l'escalade dans les arbres, confection de murs en terre/paille dans l'éco-maison d'accueil...
Tandis que quelques personnes profitent du soleil dans les nouveaux canapés du salon d'été en extérieur, le jardin lui-même prend peu à peu un nouveau visage, avec la délimitation de chemins entre les zones prôtégées, ébauche des futures ballades dans ce qui pourrait devenir un parc naturel en plein centre ville. Le compostier a été réhaussé, la serre a été bâchée, des semis ont été lancés, salades et radis pointent à la surface de la terre, et quelques zones destinées aux expériences de permaculture ont vu le jour, paillis à l'appui. Beaucoup de travail reste à faire, mais cela ne fait peur à personne, tant ce lieu vivant fourmille d'énergie et d'effervescence.
Mais qui sont les casseurs ?
24h plus tard, le 4 avril, tout ceci n'est plus qu'un beau souvenir. les occupants sont séparés de la demeure par un cordon de CRS, le GIPN a mené l'assaut en détruisant les murs intérieurs du chateau, celui-ci aura duré moins d'une heure. Un ami aura su garder arbre et sang-froid durant plus de six heures en haut du marronier à cabane. Il réussira à s'enfuir et c'est alors que commencera l'activité vorace et destructrice de la pelleteuse. Des haies sont rasées afin de faire passer les engins, la cabane arrachée ainsi que les principales branches sur lesquelles elle était posée. Les chemins du jardins sont remplacés par les ornières des chenilles. Un mur sera construit autour des nombreuses fenêtres du château, des vigiles placées en surveillance continue, des projecteurs scrutent la zone durant la nuit...
Le rêve ne s'arrête pas là
On n'arrête pas une idée qui a su rassembler autant d'énergies et de personnes différentes, une idée qui a généré autant d'optimisme, d'enthousiasme et de bonheur, une idée ayant rendu tangible l'image d'un progrès collectif et humain fait de partage, d'écoute mutuelle et de bienveillance. ON arrête pas un telle idée. Surtout pas par la force destructrice aussi drapée soit-elle de l'honnêteté de la justice préfectorale. Indigne opération policière qui se chiffre probablement à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Les occupants de "Ô Chateau dans le ciel" se sont promis de se retrouver. L'université populaire réapparaîtra, ici ou ailleurs, forte d'une riche expérience, de ses nombreux soutiens et de l'engouement qu'elle a suscité.
Et la suite ?
Une page se tourne. Mais un nouveau chapitre commence !
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